Nombreuses sont les maman qui viennent consulter, les cernes touchant leur menton, le regard perdu comme si, de toute façon, personne ne pouvait les aider… Je dis, bien évidemment, cela de façon ironique même si, l’argument dont je souhaite vous parler aujourd’hui, n'a vraiment rien de drôle : les terreurs nocturnes.
Les parents ont souvent tout essayé : des calmants naturels (ou non), un changement alimentaire, l’exploration d’un conflit émotionnel au sein de leurs enfants… ils se sont aussi remis en question, commençant même une thérapie psychothérapeutique … le tout, évidemment, sans résultats …
Mais quel problème, touchant plus de 40% de nos enfants, peut-il amener à un tel désespoir ? Il s’agit des terreurs nocturnes. Une réaction très impressionnante, qui touche les enfants de 18 mois à 5 ans.
J’ai récemment reçu une patiente qui m’a profondément touchée … pas tant par la manière dont elle m’a exposé le problème de son fils mais plus par la manière avec laquelle elle a été prise en charge. J'ai donc décidé de faire un article sur ce sujet ; mon objectif étant de vous éclairer et rassurer sur ce que sont les terreurs nocturnes, puis vous offrir plusieurs solutions naturelles ayant fait leurs preuves auprès de mes patients.
C'est parti !
La différence entre un cauchemar et les terreurs nocturnes
Je le sais, que ce soit dans le langage courant ou chez certains professionnels de santé , cauchemars et terreurs nocturnes sont souvent confondus. Il ne s'agit pourtant pas du tout de la même chose, d'autant plus que différencier une terreur nocturne d’un cauchemar est vraiment très simple :
- Lors d’un cauchemar les enfants ne présentent que de faibles manifestations de peur physique. Contrairement aux terreurs nocturnes qui sont très impressionnantes (surtout pour les parents). Ces dernières sont accompagnées d'une accélération du rythme cardiaque, de transpiration, de cris et d'états de confusion mentale.
- Le cauchemar permet à l’enfant de reconstruire des fragments de souvenir au réveil, les terreurs nocturnes ne laissent aucun souvenir.
Il y a un point commun à tous ces parents qui viennent consulter car leur enfant souffre de terreurs nocturnes : une horrible et frustrante sensation d’impuissance. En effet, les parents témoignent souvent de l’aspect dramatique des terreurs nocturnes : l’enfant a des phases de peur intense, bien plus impressionnantes que n’importe quel cauchemar.

Les causes et les conséquences
Les causes principales qui peuvent amener aux terreurs nocturnes sont en réalité nombreuses (et à mon avis toujours un cumul de plusieurs de celles ci-dessous).
Les neuroscientifiques ont encore beaucoup de mal à comprendre le processus physiologique qui cause les terreurs nocturnes. En revanche, ils ont pu établir une liste de certains facteurs qui peuvent déclencher les crises :
- Le surmenage
- `Le manque de sommeil occasionnel et/ou régulier
- Un nouvel environnement pour s'endormir
- Un changement trop fréquent des habitudes et rythmes de l’enfant
- Le stress (un déménagement, une rupture, un changement d’école, etc.)
Certaines recherches semblent donner de plus en plus de valeur à la piste génétique : si l’un des parents était sujet aux terreurs nocturnes ou au somnambulisme lorsqu’il était jeune, l’enfant a de grandes chances de présenter l’un ou l’autre de ces troubles du sommeil lui aussi. Ces troubles du sommeil lent et profond sont en effet héréditaires.
Ce que je trouve intéressant à savoir c’est que, contrairement aux croyances, les terreurs nocturnes ont plus de caractéristiques communes avec le somnambulisme qu’avec les cauchemars.
Cet article a avant tout pour but de vous rassurer sur cette situation certes complexe, mais qui ne représente pas de danger pour nos enfants ! Au delà des risques de blessures accidentelles, qui peuvent survenir lors de l'état de confusion mentale, les terreurs nocturnes sont relativement inoffensives.
Elles apparaissent en général quand l’enfant a entre 18 mois et 4 ans. Elles sont cependant beaucoup moins fréquentes après l’âge de 5 ans.
Je pense donc que la conséquence la plus commune soit l'impact sur la qualité de sommeil des personnes qui entourent l’enfant sujet aux terreurs nocturnes.
Que faire ou ne pas faire ?
Il est dommage de constater que la médecine complémentaire comme la naturopathie n’est pas la première solution à laquelle on pense pour accompagner ce type de problème.
Dans le cas des terreurs nocturnes chez l'enfant, il n'y a pas besoin de traitement particulier. Le trouble disparaît généralement de lui-même à l'adolescence.
Pour autant, en tant que parents, nous avons un rôle à jouer dans l'accompagnement de nos enfants. Voici la liste des consignes, les plus répandues :
- N’essayez pas de réveiller votre enfant ni de lui parler ou de le toucher : ces crises vous amèneront à penser que votre enfant est réveillé, alors qu'en réalité il ne l'est pas. En fait, votre intervention risquerait tout simplement de prolonger la crise de terreur. En effet, il sera mieux de rester simplement à côté de lui pour s'assurer qu’il ne tombe pas de son lit.
- Trouvez une phrase douce avec laquelle le rassurer, un peu dans le style d'un mantra à lui suggérer, par exemple : ''dort en paix mon chéri'', ''ne t'inquiète pas, cela va passer'', '' c'est presque fini, rendort-toi'', etc.
- Attendez que la crise passe et que votre enfant se recouche tout seul.
- Je vous déconseille fortement le ''debriefing'' du lendemain : si votre enfant aborde le sujet de lui-même, alors aucun souci. Ceci étant peu probable, accordez-lui du temps afin qu'il puisse s'ouvrir à vous et vous expliquer si quelque chose l'inquiète.
- Essayez de vous assurer que votre enfant dorme suffisamment et, surtout, à ce qu'il ait un rythme bien établi et régulier.
- Laissez de côté toute situation potentiellement stressante ou perturbante : les discussions avec votre partenaire en font partie !
Les conseils du naturopathe pour les terreurs nocturnes des enfants
La naturopathie peut offrir différentes pistes afin de prévenir les crises de terreurs nocturnes. La naturopathie pourra également accompagner votre enfant afin d'éviter de réunir certaines conditions pour que les terreurs nocturnes se présentent.
Comme j'explique aux parents qui viennent consulter, la chose la plus importante est d'apprendre à gérer ses émotions. Non, je ne parle pas des émotions de nos enfants, mais apprendre à gérer les nôtres en tant que parents !
Nos enfants sont naturellement instables et immatures à ce niveau : ils apprennent en nous observant comment faire pour se comporter face à quelque chose de nouveau.
Si nous attendons de manière nerveuse l'arrivée de la nuit, nous risquons de leur transmettre une appréhension liée au moment du coucher. Résultat : nous venons de créer la meilleure des conditions (l'anxiété), pour qu'une nouvelle crise de terreurs nocturnes se produise.
Je suis convaincu que la compréhension du phénomène des terreurs nocturnes soit la meilleure arme contre la peur. Pour éviter de paniquer à l'approche de la nuit, je vous invite à revoir (ou carrément mettre en place) un rituel du coucher adapté. Ce rituel doit respecter quelques « règles » simples pour être efficace et prévenir les terreurs nocturnes. Il doit être :
- positif
- apaisant
- très relaxant pour l'enfant
Vous n'avez pas besoin d'organiser quelque chose d'hyper-wow . Le rituel doit surtout être facile à répéter et relaxant même pour vous, parents. Et oui, pour qu'il soit efficace, il doit être régulier.
Je conseille souvent d'y insérer un moment où vous racontez une histoire interactive : une sorte de conte où vous aidez vos enfants à se libérer des contrariétés de la journée. Par exemple :
- nettoyer son jardin secret
- laisser sur les branches du vieil arbre sage le collier des problèmes de la journée
- imaginer de brûler les images de ce qui s'est mal passé dans la journée
- etc.

Pour ceux qui viennent me consulter, je suggère et enseigne aux parents des exercices de PNL, de sophrologie et d'hypnose adaptés aux enfants. Le but étant de les aider à se libérer des mauvaises ''énergies émotionnelles'' de la journée.
De plus, n'hésitez pas à mettre 2 gouttes d'huile essentielle sur l’oreiller de l'enfant, ceci 15 minutes avant qu'il aille se coucher : lavande vraie, petit grain bigarade ou camomille noble (à partir de 2 ans).
Lors de votre rituel, vous pouvez aussi inclure une étape très efficace et ludique : le moment du massage. Avec de l'hydrolat de lavande vraie, de camomille ou de fleurs d'oranger, massez doucement le dos, le ventre et les pieds de votre enfant.
Pourquoi ne pas utiliser l'idée de l'eau magique qui fait disparaître toutes les tensions. Les enfants sont très réceptifs à ces suggestions.
Pour terminer, je souhaiterais vraiment rappeler à tous les parent qu'il est tout à fait naturel de se sentir complètement désemparés ou perdus face à ces réactions spectaculaires. Qu'il est tout à fait normal de s'affoler devant l’humeur inconsolable, l’état d’agitation et l’expression de peur de nos enfants en proie aux terreurs nocturnes.
Je sais qu'il s'agit de moments éprouvants : mais croyez-moi, la meilleure manière de réagir (même si j'avoue être la plus contre-intuitive) consiste à rester calme.
Naturellement,
Mauro